Dès l’atelier, puis dans les coulisses du théâtre, en attendant d’entrer en scène, j’ai souvent cru prendre en flagrant délit d’insolence, d’errance, de cruauté ou d’amour, ces marionnettes qui me regardent! Une lueur dans les yeux comme la porte de leur propre histoire. C’est cette force autonome que je désire créer en sculptant une « gueule » et une morphologie: une force primitive, mythologique et symbolique qui, en sourdine, fait vibrer toute une part de notre humanité.
Quelle que soit son expression, sa forme, sa matière ou son échelle, si ma marionnette est habitée par cette énergie silencieuse, elle nous confie par son regard, avant même d’être animée, ses revendications, son rêve d’indépendance, et un secret désir de maîtriser son destin.
Cette grande galerie retrace un long parcours de factrice en marionnettes : elles ont pris vie au sein de nombreuses compagnies , en France comme à l’étranger.